EnrĂ©ponse Ă l'agression de la Russie contre l'Ukraine, la Moldavie et la GĂ©orgie dans la rĂ©gion de la mer Noire : qui opĂšre dans la mer Baltique, la mer du Nord et l'Atlantique Est â et le SNMG 2 â qui opĂšre dans la MĂ©diterranĂ©e. Sous le commandement du Commodore JosĂ©e Kurtz, le Canada a dirigĂ© le 2e Groupe maritime permanent de l'OTAN en MĂ©diterranĂ©e de juin Ă1Entre la MĂ©diterranĂ©e et lâAtlantique la frontiĂšre est tĂ©nue. Leurs origines et leurs configurations gĂ©ographiques les unissent. Les eaux de lâune et celles de lâautre parviennent Ă se fondre selon les ocĂ©anographes, au point que lâOrganisation hydrographique internationale propose, pour limiter de façon arbitraire ocĂ©an Atlantique et mer MĂ©diterranĂ©e, les caps de lâAtlantique, consacrant une union dĂ©jĂ entĂ©rinĂ©e par bien des voix autorisĂ©es, que ce soit celles des scientifiques, de Michelet Ă Cousteau, ou celles des poĂštes, de Pierre de Marbeuf Ă Nadia TuĂ©ni. Sans dâailleurs quâune ligne de partage des eaux sĂ©pare ces deux ordres de discours tant leurs rhĂ©toriques se confondent dans un lyrisme qui dĂ©note la signification archĂ©typale commune de cette mer et de cet ocĂ©an, au sens oĂč la dĂ©finit Gilbert Durand, dont les thĂ©ories vont Ă©tayer le prĂ©sent propos. 2Il semble y avoir parentĂ© entre la mer, lâocĂ©an et la poĂ©sie. ParentĂ© fonctionnelle au moins pour des rĂ©alitĂ©s qui confrontent lâhomme Ă ce qui le dĂ©passe, lui enseignent la sagesse en lui dĂ©voilant les secrets de son cĆur tant en elles se mirent sa vie intĂ©rieure et ses aspirations les plus indicibles, allant de la quĂȘte dâun absolu des plus Ă©levĂ©s aux dĂ©sirs sensuels les plus terrestres. Ainsi avons-nous choisi dâĂ©tudier le lien entre Atlantique et MĂ©diterranĂ©e en suivant lâexpression poĂ©tique quâil engendre. 3Lâorigine du nom de lâocĂ©an Atlantique est Ă chercher au cĆur des mythes grecs, soit celui des Atlantes, soit celui du titan Atlas qui soutenait la voĂ»te cĂ©leste grĂące, notamment, aux Colonnes dâHercule, localisables dans le dĂ©troit de Gibraltar. Pour les peuples antiques, lâAtlantique dĂ©signait la mer qui sâĂ©tendait au-delĂ de ce dĂ©troit par rapport Ă la MĂ©diterranĂ©e. La mer OcĂ©ane fut longtemps le nom donnĂ© Ă cet ocĂ©an Christophe Colomb Ă©tait ainsi surnommĂ© lâAmiral de la Mer OcĂ©ane. LâocĂ©an Atlantique trouve donc lâĂ©tymologie de son nom en des mythes porteurs des peurs et des rĂȘves de lâhomme ou Ă travers ceux dâun Titan rĂ©gnant avant lâĂ©quilibre apportĂ© par Zeus. Cet ocĂ©an, dans lâinconscient humain, transporte donc les sentiments originels associĂ©s Ă lâinconnu. 4Des cĂŽtes de lâAtlantique sont en effet parties les plus grandes explorations europĂ©ennes vers des terres dâabord fantasmĂ©es et des exploits surhumains, des Vikings, en passant par Gil Eanes, Christophe Colomb et Alessandro Bianchi, jusquâĂ Guy Delage. 5Cet ocĂ©an est particuliĂšrement dĂ©routant car il est bordĂ© de mers et se dĂ©finit en fonction de ses mers que lâon nomme bordiĂšres, telle la mer MĂ©diterranĂ©e. 6Le terme de MĂ©diterranĂ©e vient du latin mediterraneus qui signifie au milieu des terres », du monde connu » sâentend. Elle prend diffĂ©rents noms Ă travers lâhistoire, dont Mare nostrum, qui lui confĂšre un caractĂšre hospitalier, voire intime. Les Grecs lâappelaient aussi la mer de TĂ©thys, la dĂ©esse mĂšre exprimant ainsi le lien affectif mĂȘlĂ© Ă©galement des peurs de lâenfant pour sa mĂšre qui les unissait Ă cette Ă©tendue dâeau nourriciĂšre. 1 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de lâimaginaire, Paris, PUF, 1960, p. 38. 7Le bassin mĂ©diterranĂ©en est le berceau de la civilisation occidentale. Ainsi est-il apte Ă marquer les imaginaires, câest-Ă -dire, nous explique Gilbert Durand, lâincessant Ă©change qui existe ... entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives Ă©manant du milieu cosmique et social »1. En effet, elle est le rĂ©ceptacle comme originel de civilisations rayonnantes qui ensemencent de leur culture les peuples migrateurs, les peuples de la mer » dont sont issus les Celtes qui vont peupler lâEurope et la fĂ©conder, Ă chacune de leurs escales, de la MĂ©sopotamie, de lâĂgypte jusquâĂ la Galice, la Bretagne et lâIrlande. Ces influences culturelles font que les sources dâimages de lâAtlantique et de la MĂ©diterranĂ©e, de façon intrinsĂšque, sont naturellement poreuses. 8Sa configuration physique valide ce constat la mer MĂ©diterranĂ©e est une mer mĂ©diterranĂ©enne, les Ă©changes dâeaux profondes avec les ocĂ©ans sont limitĂ©s, mais existent. Mer intĂ©rieure, elle est rassurante, et câest lĂ sa principale caractĂ©ristique dont les textes se font lâĂ©cho, Ă lâopposĂ© de la mer ocĂ©ane qui sâouvre, elle, sur lâimmensitĂ© terrifiante, mais aussi combien fascinante ! Dans cette typologie diffĂ©rentielle, toutes deux participent, par les images quâelles suscitent, de lâexpression humaine de lâangoisse existentielle Ă laquelle cet imaginaire contrastĂ© tente de rĂ©pondre puisque, Ă suivre Gilbert Durand, lâorigine de lâimaginaire renvoie Ă lâangoisse existentielle que provoque lâexpĂ©rience nĂ©gative » du Temps » chez un ĂȘtre humain qui se sait mortel. De cette angoisse existentielle et universelle naĂźt lâimaginaire, jaillissement liquide qui combine des eaux calmes et bienfaisantes et des eaux torrentielles et furieuses, capables de tout emporter. 9MĂ©diterranĂ©e et Atlantique sont donc dâabord gĂ©ographiquement apparentĂ©s avant dâĂȘtre unis dans le langage poĂ©tique. Les spĂ©cificitĂ©s de cette mer et de cet ocĂ©an font leur richesse et leur confĂšrent une force attractive crĂ©atrice exceptionnelle oĂč se mĂȘlent les images porteuses de lâexpression de la Weltanschauung de lâhomme. Les hypotextes les plus dĂ©cisifs qui se construisent autour de lâimage de la mer se trouvent chez HomĂšre et Virgile. Ils donnent naissance Ă un genre poĂ©tique, que lâon pourrait baptiser poĂ©sie maritime », qui va des poĂštes de la Renaissance jusquâĂ nos jours en passant par les romantiques, et qui ne sâĂ©puisera jamais car ce genre exprime lâimaginaire humain primordial au sens oĂč le dĂ©finit Gilbert Durand les images sont le moule affectif reprĂ©sentatif des idĂ©es, câest-Ă -dire quâelles sont antĂ©rieures aux idĂ©es et non le contraire. Ce genre fait naĂźtre et contient donc la quĂȘte du sens, LâOdyssĂ©e pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le rĂ©cit mythique de lâaventure humaine. 10Ce genre se dĂ©finit par des particularitĂ©s sĂ©miologiques et sĂ©mantiques et se dĂ©termine Ă partir dâun archĂ©type, selon la dĂ©finition de Gilbert Durand, qui est la mer quâelle soit OcĂ©ane ou MĂ©diterranĂ©e. Ă la lecture des poĂšmes maritimes », on peut observer la construction de certaines images et voir comment elles constellent » Ă partir dâun noyau organisateur archĂ©typique ». Câest ainsi que peut sâexpliquer la rencontre entre lâocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e dans un mĂȘme poĂšme au fond de ce rĂ©ceptacle oĂč perdure le liquide amniotique, lâhomme regarde lâinfini de son Ăąme et lâĂ©tendue de tous ses possibles. 11Nous montrerons dans un premier temps comment lâocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e se mĂȘlent au cĆur dâun mĂȘme poĂšme. Avant dâanalyser lâĂ©volution de cette fusion Ă travers les Ćuvres des poĂštes qui contemplent la mer et de ceux qui sâamarinent ; nous Ă©tudierons ainsi des extraits dâĆuvres occidentales de la Renaissance Ă nos jours, sans oublier les poĂštes arabes modernes telle la libanaise Nadia TuĂ©ni. Puis nous expliquerons en quoi cette fusion relĂšve de lâarchĂ©type de la mer, caractĂ©ristique de ce genre original quâest la poĂ©sie maritime. Par le langage maritime, la poĂ©sie ouvre une porte vers un lendemain oĂč tout est possible, tel le gabier qui observe lâhorizon, le poĂšte est tendu vers lâavenir, vers tous les avenirs oĂč se lit la quĂȘte de lâĂȘtre aimĂ© et idĂ©alisĂ©, lâaspiration vers lâailleurs, vers le dĂ©passement de soi, vers lâessence des choses quĂȘte qui nâest autre que celle de la parole poĂ©tique. Confluence poĂ©tique de la MĂ©diterranĂ©e et de lâAtlantique 12Le tableau suivant montre la signification de la prĂ©sence de ces deux espaces, intimement liĂ©s ou clairement distincts PoĂšmes Mer OcĂ©an Eau âĂ lâhorizonâ Didier Sicchia Personnification. Figure hostile Ă la fois fascinante et terrifiante qui soumet lâhomme. ReprĂ©sentation du lieu de la lutte inhĂ©rente Ă lâhomme exprimĂ©e dans le mythe de Sisyphe. Prise Ă tĂ©moin du lecteur lutte Ă©levĂ©e Ă une dimension collective â Alfred de Musset MĂ©taphore de lâadversitĂ© Incarnation de la colĂšre Comparaison homme et ocĂ©an InfĂ©rioritĂ© de lâocĂ©an face Ă un sentiment propre Ă lâhumanitĂ© lâamitiĂ©. La contemplation des fureurs ocĂ©anes sert de contre-miroir Ă la grandeur de lâhomme et permet dâexprimer un hymne Ă lâamitiĂ©. âĂ Ulric Gâ Alfred de Musset MĂ©taphore profondeur des eaux exprimant la profondeur de la douleur humaine qui, elle, est sans fond. âBleuâ Blaise Cendrars Expression de la douceur Comparaison avec un lac. RĂ©unification des Ă©lĂ©ments. âBrise marineâ MallarmĂ© MĂ©taphore de lâailleurs, de la destination assurant lâantidote Ă lâennui. âLâappel du largeâ Baudelaire Mer mĂ©taphore de lâutopie de toute Ă©vasion, Miroir sans fond de lâĂąme humaine, vision de lâhomme condamnĂ© Ă lâamertume. âLâhomme et la merâ Baudelaire Personnification de la mer. FraternitĂ© entre lâhomme et la mer dans la complexitĂ© de leur Ăąme, mer et homme que voilĂ toutefois frĂšres ennemis. âLâĂ©ternitĂ©â Rimbaud Lieu de lâallĂ©gresse. Union de lâeau et du feu de la mer et du soleil. Retour Ă lâorigine qui se traduit par un retour Ă lâĂ©ternitĂ©. âLa merâ Chateaubriand Personnification mĂšre aux multiples possibles, omniprĂ©sente, lieux de tous les rĂȘves et des rĂȘves les plus doux oĂč lâhomme est enfin compris. Guide de lâĂąme qui lui permet de sâunir au cosmos. Un Ă©lĂ©ment du grand tout, associĂ© aux orages » vers oĂč la mer guide lâĂąme. âLa merâ Sully Prudhomme Personnification femme dĂ©esse dont la grandeur isole et rend inaccessible. âOceano noxâ Victor Hugo Lieu fĂ©cond Personnification de la mĂšre. Lieu oĂč se manifeste la transcendance. Sentiment de la prĂ©sence de Dieu. Lieu hostile et porteur de guerre et de tourments pour lâhomme. âAurore sur la merâ RenĂ©e Vivien Confidente libĂ©ratrice et porteuse de vie. âLâĂąge dâĂ©cumeâ Nadia TuĂ©ni Image de la vie. PrĂ©sence immanente porteuse de renouveau et de rĂ©surrection. Transcendance porteuse de rivalitĂ©. Une poĂ©tique Ă deux versants ? 13Victor Hugo, dans le poĂšme suivant oĂč il se met face Ă la mer et Ă lâocĂ©an, montre de façon caractĂ©ristique le visage de ces deux Ă©tendues Un jour que mon esprit de brume Ă©tait couvert,Je gravis lentement la falaise au dos vert,Et puis je regardai quand je fus sur la moi lâair et lâonde ouvraient leur double chose de grand semblait tomber des bruit de lâocĂ©an, sinistre et furieux,Couvrait de lâhumble port les rumeurs soleil dâoĂč pendaient des rayons magnifiques,Ă travers un rĂ©seau de nuages flottants,SâĂ©pandait sur la mer qui brillait par vent chassait les flots ou des formes sans nombre,Couraient. Des vagues dâeau berçaient des vagues dâ Ă©tait immense et lâon y sentait Dieu. 14La mer lui inspire des pensĂ©es dâĂ©nergie vitale et lâocĂ©an des pensĂ©es dâĂ©nergie destructrices. 15RenĂ©e Vivien, dans Aurore sur la Mer », reprend la thĂ©matique de Victor Hugo pour comprendre, grĂące Ă la vision de la mer, lâĂ©nergie de vie qui lâhabite au-delĂ des circonstances de son existence. La mer y est personnifiĂ©e en confidente et en Muse libĂ©ratrice. Je te mĂ©prise enfin, souffrance passagĂšre !Jâai relevĂ© le front. Jâai fini de Ăąme est affranchie, et ta forme lĂ©gĂšreDans les nuits sans repos ne vient plus lâ je souris Ă lâAmour qui me vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,Dâune Ăącre odeur de sel ranimes ma faiblesse,Ă vent du large ! Emporte Ă jamais les douleurs !Emporte les douleurs au loin, dâun grand coup dâaile,Afin que le bonheur Ă©clate, triomphal,Dans nos cĆurs oĂč lâorgueil divin se renouvelle,TournĂ©s vers le soleil, les chants et lâidĂ©al ! 16Ces poĂšmes emblĂ©matiques montrent que la contemplation de la mer et, plus encore, son contact ouvrent le cĆur de lâhomme au lyrisme. En effet, tous les poĂšmes oĂč se trouve le mot mer ou le mot ocĂ©an expriment lâĂ©panchement du cĆur, les questionnements sur lâĂąme, dĂ©finition fondamentale du lyrisme ainsi naissent les poĂštes et les images porteuses dâidĂ©es quâils transmettent. 17La mer MĂ©diterranĂ©e ou OcĂ©ane est le lieu de tous les rĂȘves espace sans limite oĂč se disent les maux des hommes jusquâaux plus innommables. Avant les romantiques, mis Ă part le cas de Marbeuf qui Ă©crit un exercice de style autour du mot mer Et lâamour et la mer ont lâamer pour partage » et qui met en Ă©vidence combien lâimage rĂ©veille lâidĂ©e et Ă quel point la mer va devenir un archĂ©type, les poĂštes disant la mer ou lâocĂ©an Ă©taient des navigateurs ils exprimaient donc la lutte de lâhomme contre les flots, mais aussi lâĂ©merveillement face Ă la mer, sentiments annonciateurs de lâarchĂ©type que constituent mer et ocĂ©an. Ainsi de Joseph-Ătienne EsmĂ©nard 1769-1811, qui a rĂ©sidĂ© aux Antilles et qui Ă©crit La Navigation. De nos jours, il existe encore des poĂštes qui prennent la mer ou des marins qui deviennent poĂštes tel Henry Jacques 1886-1973, qui a franchi le Cap Horn sur un trois-mĂąts. 18Tous ces poĂštes peuvent faire leur la phrase de Victor Hugo Je rends Ă la mer ce que jâai reçu dâelle ». 19La poĂ©sie orientale, telle que la chante Nadia TuĂ©ni, par exemple dans LâĂąge dâĂ©cume », Ă©voque la mer comme une entitĂ© faisant partie de lâĂąme humaine, inscrite au plus profond de sa conscience, la mer habite lâhomme comme lâhomme habite la mer. Sa poĂ©sie dĂ©vide le thĂšme de lâosmose, voire de la fusion entre lâhomme et la mer Ă Nijni-Novgorod la mer est oubliĂ©e dans les yeux du pĂȘcheurQui tout bas sous le vent ramasse lâombre des figuiersIl met les transparences dans le jaune des ruinesSonnent les cloches vivesĂ Nijni-Novgorod oĂč le soleil entend et gonfle les priĂšresDes bĂ»chers de visages regardent le ciel froidTout incendiĂ© dâoiseaux. 20Dans le poĂšme Les Survivants », lâocĂ©an est personnifiĂ©, comme crĂ©ateur transcendant qui met en rivalitĂ© les Ă©lĂ©ments alors que la mer est immanente Ă lâhomme et est unificatrice, accueillante et protectrice. Elle peut ĂȘtre Ă©galement purificatrice et libĂ©ratrice et, surtout, source de vie et mĂȘme de rĂ©surrection car elle est lâorigine, le premier habitacle de lâhomme. Vie et mer sont synonymes. 21Elle est renouvellement, donc porteuse de lâoubli qui assure la vie. Reprenant la vision de la mer et de lâocĂ©an jusque-lĂ vĂ©hiculĂ©e par les poĂštes, Nadia TuĂ©ni montre bien quâelle est un archĂ©type, celui de lâorigine qui contient tout ce qui touche Ă lâĂąme humaine Un oiseau sur lâoccident se pose. Ă peine dans tes mains la nuit sâobstine, lâamour comme une odeur se couche, telle est lâaube qui me paralyse jusquâĂ la je pouvais dire je nâai quâun silence, si je pouvais dans la lumiĂšre sans rĂ©ponse faire dâun cri un pays, alors il nây aurait pas de fin sur lâ pas dâocĂ©an je nomme lâeau, et le ciel sera fou. La terre a reconnu mes lĂšvres. Moi je cherche encore ce qui dans le sommeil est peuplĂ© de vautours. Aucun lien entre la croix et le geste. En fermant les yeux je vois la vie Ă perdre du voyageur telle est la tendre plainte, et dans sa voix lâĂ©cho dâun ancien bord de la mĂ©moire une oreille jardins rampent sous la lune et la pluie immobile sur lâaile dâ survivrons jusquâĂ en rire ; de dos câest survivrons au mouvement paisible du soleil avec la patience des dont le ventre est temps dâaimer, moi qui nâai rien compris au rĂšgne des distances, que dire au vent qui nous dĂ©membre, Ă la peur qui nous tranche la tĂȘte ? Tout homme endormi est une Ă©tĂ© cette image trouĂ©e de mille angoisses qui saignait de mĂ©moire ? Ă mort plus nourriciĂšre que le feu, sâil nây a quâun conteur sans histoire et le chien bleu des songes, alors je ne dĂ©pends que de la un bruit de corps froissĂ© envahit le dĂ©sert ; il sâagit dâun matin qui mâĂ©chappe des doigts, avec des cris de toutes les couleurs. Les villes se peignent de survivons jusquâĂ en rire, jusquâau regard fixe entre parole et temps long se repose. 22Dans ses poĂšmes suivants, la mer apparaĂźt comme lâorigine de toute vie et, partant, rĂ©ponse de vie Ă la mort, elle assure le renouveau jusquâĂ la rĂ©surrection inclusivement Ă lâorigine il y eut un rĂȘveur de terreComme une goutte de pluie au soleilQuand lâhiver nâest plus tout Ă fait dire mon envie dâĂȘtreElle qui et simplement la mort ?Dois-je dire lâespace qui se tord les mainsDe nâavoir rien compris au rire de lâenfant ?âQuâon me donne un chemin et jâen ferais un mondeProfond comme une couleur une odeur un matinâ ;Ainsi parleraient la mer et ses peuplesĂ qui ne demande quâĂ croire ;Pourtant le ciel de peur existe Et le sol sous nos tĂȘtes espĂšre lâinterminable est tardif ce geste de colĂšreQui nous fait deux fois homme et plusieurs fois vivant. Reviendras-tu si je disais la terre est au bout de tes doigtsComme une branche calcinĂ©e et dĂ©jĂ refroidie ?Les oiseaux sont morts plusieurs fois Ă pic contre tes cheveux blondsIls avaient adoptĂ© la mer pour viceĂ cause des algues sonoresEt des pistes qui se dĂ©fontLentementTrop tard pour naĂźtre chaque instantĂ genoux devant des visages oĂč toute couleur est hostieComme une gorge prise au bĂ©tail qui dĂ©vore un rayon de soleilReviendras-tu si je disais la mer est au bout de tes doigts ? Jâai retenu la viePour que dure lâinstant sous le poids des mĂ©moiresJâai retenu la nuitPlus doucement quâune main de femmePlus longuement sans oublierContre des murs vivantsSur un Ă©troit chemin utile comme un arbrePour que le don de Mort recouvre les eaux suresJâai retenu la merLoin des cathĂ©drales dont elle se glorifieLoin de ces araignĂ©es qui tissent encore des vagues pour attirer la plageEt des rochers tordus oĂč sâen ira la vieJâai retenu la vieJâai retenu la merPour que reste le cri des oiseaux de lâorageCeux qui nâont plus rien dit depuis la grande attenteCeux qui prient chaque fois pour les morts en puissanceEt dĂ©tiennent la tour dâoĂč soufflent tous les ventsJâai retenu la merLa nuit est moins fĂ©roceQui permet au soleilUn temps de revenir. 23Ainsi, lâĂ©tude des poĂšmes les plus porteurs de sens, quels que soient les Ăąges et les cultures, montre que la mer, quâelle soit MĂ©diterranĂ©e ou OcĂ©ane, est le miroir oĂč lâhomme tente de percer les secrets de son Ăąme en quĂȘte de lui-mĂȘme, de lâorigine retrouvĂ©e et, ainsi, de la mort vaincue. La mer lâattire et le fait fuir de façon magnĂ©tique selon les Ă©motions qui le traversent. ArchĂ©type et Ă©mergence dâun genre 24Quâest-ce quâun archĂ©type ? Gilbert Durand utilise ce terme dans la lignĂ©e des Ă©tudes de Jung qui dĂ©finit lâarchĂ©type comme un concept se rapportant Ă une structure psychique. Un archĂ©type est, au sens Ă©tymologique, un modĂšle gĂ©nĂ©ral, une forme dâexpression donnĂ©e a priori », câest-Ă -dire une image primordiale » possĂ©dant un fort pouvoir de reprĂ©sentation qui ne fonctionne que par des caractĂ©ristiques intrinsĂšques et oĂč se trouve contenu un thĂšme universel, le tout exprimĂ© Ă travers les modĂšles Ă©lĂ©mentaires de reprĂ©sentation, qui procĂšdent de lâinconscient. Selon Jung, lâarchĂ©type organise et structure les processus psychiques de lâĂȘtre humain, Ă lâinstar de lâinstinct chez les animaux. Il sâagit dâimages mentales qui structurent lâinconscient collectif. 2 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de lâimaginaire, op. cit., p. 19. 3 Ibid., p. 20. 25Dans Les structures anthropologiques de lâimaginaire introduction Ă lâarchĂ©typologie gĂ©nĂ©rale, Gilbert Durand explique que lâimage est porteuse de sens et que ce sens est Ă chercher dans le sens figurĂ©2, il approfondit la pensĂ©e de Jung en explicitant que toute pensĂ©e repose sur des images gĂ©nĂ©rales, les archĂ©types, schĂ©mas ou potentialitĂ©s fonctionnelles » qui façonnent inconsciemment la pensĂ©e », siĂšge de lâimagination oĂč sâhomogĂ©nĂ©ise la reprĂ©sentation3. Les archĂ©types, qui constituent les images primordiales, donnent corps aux schĂšmes. LâarchĂ©type est le lieu qui fournit une structure Ă lâidĂ©e, lâimage donnant naissance Ă lâidĂ©e. Le schĂšme de lâennui, par exemple, correspond au rĂ©flexe de lâenvie de lâailleurs dans toutes les acceptions du terme, dont la quĂȘte de lâorigine. Rencontrant le schĂšme de la peur de la mort, quelle que soit la forme que prend cette peur, il donne lâarchĂ©type de la mer. Le schĂšme de la rĂ©volte sous toutes ses formes correspond Ă la dynamique de la tempĂȘte et donne lâarchĂ©type de lâocĂ©an. 26Nous voyons bien ici que lâarchĂ©type nâest pas un symbole, car lâarchĂ©type est universel et Ă©chappe Ă toute ambivalence, de plus il nâest pas polyvalent et est associĂ© Ă un schĂšme de façon univoque. LâarchĂ©type est une des composantes qui structurent le mythe, rĂ©cit toujours vivant mais Ă la plasticitĂ© infinie, relatif Ă une Ă©poque donnĂ©e, lieu des questionnements les plus profonds des hommes. 27De cet archĂ©type Ă©merge un genre. La poĂ©sie mentionnant la MĂ©diterranĂ©e ou lâAtlantique fait Ă©merger un genre nouveau que lâon peut nommer poĂ©sie de la mer et de lâocĂ©an, ou poĂ©sie maritime si lâon englobe lâĂ©lĂ©ment marin Ă lâĂ©lĂ©ment ocĂ©anique. En effet, cette poĂ©sie correspond bien au concept de type catĂ©goriel qui dĂ©finit un genre littĂ©raire, elle rĂ©unit sous une forme et un fond commun un ensemble de poĂšmes. Elle appartient Ă un cadre qui correspond aux attentes du lecteur et Ă un modĂšle dâĂ©criture pour le poĂšte systĂšme dâĂ©nonciation, registres et thĂšmes convergents. 28La mer comme lâocĂ©an permettent lâexpression poĂ©tique des Ă©motions sentiment de la nature, amour, amitiĂ©, mĂ©lancolie, peur face Ă la mort, adoration religieuse, le lyrisme a Ă©tĂ© la premiĂšre expression humaine que lâon retrouve dans le mythe, les psaumes ou les premiĂšres odes. Dans cette expression primordiale dominent le vocabulaire affectif, les interrogations existentielles, les exclamations Ă©motionnelles, les invocations ; sa langue est celle des figures de style mĂ©taphores et personnification qui rĂ©vĂšlent en lâhomme sa quĂȘte de relation et, donc, dâharmonie avec le monde qui lâentoure et plus particuliĂšrement avec cette Ă©tendue dâeau dâoĂč il se dit provenir tant elle lui parle de lui. 29Ainsi sâaffiche le lien porteur de sens unissant mer MĂ©diterranĂ©e et ocĂ©an Atlantique qui tous deux participent de lâaspiration vers lâinconnu dans tout son potentiel fantasmatique, comme vers la sĂ©rĂ©nitĂ© du retour Ă lâunitĂ© originelle. Le23 janvier 2022, la FrĂ©gate La Fayette (FLF) GuĂ©pratte a rejoint lâopĂ©ration AGĂNOR, pilier militaire de la mission EMASoH « European-led Maritime Awareness in the Straight of Hormuz », sous le commandement tactique de lâĂ©tat-major europĂ©en actuellement dirigĂ© par la Le dĂ©troit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l'ocĂ©an Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e et l'une des voies navigables les plus frĂ©quentĂ©es du monde. Le dĂ©troit est aussi un point de rencontre pour les amoureux de la nature, d'oĂč l'on peut observer des baleines, des dauphins et des oiseaux migrateurs. Le dĂ©troit de Gibraltar - Origine et importance pour la nature StraĂe von Gibraltar mit Richtung des Schiffsverkehrs Le dĂ©troit de Gibraltar relie l'Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e, il mesure environ 60 kilomĂštres de long et entre 14 et 44 kilomĂštres de large. Le dĂ©troit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l'ocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e et l'une des voies navigables les plus frĂ©quentĂ©es du monde. environs 300 navires traversent le dĂ©troit en 24 heures, soit un navire toutes les 5 minutes. En raison des courants d'eau spĂ©cifique, la nourriture est trĂšs bonne, ce qui attire mĂȘme les baleines et les dauphins. Ici, dans le sud de l'Espagne, vous avez l'occasion d'observer les mammifĂšres marins fascinants en compagnie de firmm. Le point le plus Ă©troit du dĂ©troit est prĂšs de Tarifa, la ville la plus mĂ©ridionale du continent europĂ©en. Il n'y a que 14 kilomĂštres jusqu'Ă la montagne Jbel Musa au Maroc, Afrique. De nombreux oiseaux migrateurs traversent le dĂ©troit lors de leurs voyages entre l'Europe et l'Afrique. Un aperçu du prĂ©histoire Carte en relief du bassin mĂ©diterranĂ©en avec les rĂ©gions limitrophesRoger Pibernat sous la direction de Daniel Garcia-Castellanos Le bassin mĂ©diterranĂ©en actuel est un vestige de la mer de TĂ©thys, qui a pris naissance il y a environ 250 millions d'annĂ©es et a progressivement disparu en raison du dĂ©placement des plaques continentales. Lorsque la plaque africaine est entrĂ©e en collision avec le Proche-Orient il y a 15 millions d'annĂ©es, la connexion avec l'ocĂ©an Indien a d'abord Ă©tĂ© coupĂ©e. Il y a environ 6 millions d'annĂ©es, la liaison avec l'Atlantique Ă©tait Ă©galement fermĂ©e - on l'appelle la Rue BĂ©tique et elle Ă©tait lĂ oĂč se trouve l'actuelle Malaga. Cette dĂ©rive des plaques continentales est d'ailleurs responsable de l'origine des CordillĂšres BĂ©tiques, une chaĂźne de montagnes dont fait partie la Sierra Nevada. Il y a environ 6 millions d'annĂ©es, la mer MĂ©diterranĂ©e s'Ă©tait assĂ©chĂ©e. La MĂ©diterranĂ©e Ă©tait complĂštement sĂ©parĂ©e de l'ocĂ©an et elle s'Ă©tait assĂ©chĂ©e avec le temps probablement sur plusieurs dizaines de milliers d'annĂ©es pour devenir un gigantesque dĂ©sert de sel. Aux endroits les plus profonds, des roches sĂ©dimentaires se sont dĂ©posĂ©s, contenant des sels restant aprĂšs l'Ă©vaporation. Cette Ă©poque est appelĂ©e la crise de salinitĂ© messinienne. A cette Ă©poque, le dĂ©troit de Gibraltar appartenait Ă une chaĂźne de montagnes sans lien avec la mer - jusqu'Ă il y a environ 5,3 millions d'annĂ©es, le pont terrestre entre l'Europe et l'Afrique se baissait lĂ©gĂšrement. L'eau est ensuite retournĂ©e dans le bassin mĂ©diterranĂ©en au dĂ©troit actuel de Gibraltar. Pendant plusieurs millĂ©naires, ce n'Ă©tait qu'une petite quantitĂ©. Mais l'eau s'est creusĂ©e de plus en plus profondĂ©ment dans le col terrestre et, avec le temps, des masses d'eau de plus en plus grandes se sont infiltrĂ©es, jusqu'Ă ce que le niveau de l'eau de la MĂ©diterranĂ©e monte Ă la fin, probablement jusqu'Ă 10 mĂštres par jour. Le dĂ©troit de Gibraltar aujourd'hui Sans le dĂ©troit de Gibraltar, cette connexion avec l'Atlantique, le niveau da la MĂ©diterranĂ©e se baisserait de 1,5 mĂštre chaque annĂ©e parce que les fleuves et les pluies ne peuvent pas compenser la perte d'eau par Ă©vaporation dans cette rĂ©gion chaude et sĂšche de la planĂšte. Environ 1 million de mĂštres cubes d'eau entrent par le dĂ©troit en direction de la MĂ©diterranĂ©e chaque seconde, ce qui correspond Ă un cube d'eau de 100 mĂštres. Il s'agit d'un courant d'eau fraĂźche Ă la surface du dĂ©troit. En raison de sa forte teneur en sel, l'eau de la MĂ©diterranĂ©e est plus lourde et se baisse dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, repoussant les eaux profondes dans l'Atlantique. Dans les Ă©lĂ©vations et les dĂ©pressions du seuil de Gibraltar dans la zone du dĂ©troit, des turbulences se produisent, qui transportent de nombreux nutriments des profondeurs vers la surface. L'eau riche en nutriments et la lumiĂšre favorisent la formation de plancton vĂ©gĂ©tal phytoplancton - une condition prĂ©alable Ă un approvisionnement alimentaire important. Les baleines et les dauphins en profitent Ă©galement. Il n'est donc pas surprenant que nous puissions rĂ©guliĂšrement observer sept espĂšces de baleines et de dauphins dans le dĂ©troit malgrĂ© le grand trafic qui produit un bruit Ă©norme. Limite de vitesse pour le dĂ©troit de Gibraltar Pour protĂ©ger les mammifĂšres marins, le ministĂšre espagnol de l'Environnement a fixĂ© une limite de vitesse de 13 nĆuds 24 km/h dans le dĂ©troit en fĂ©vrier 2007. firmm a Ă©tĂ© impliquĂ© de maniĂšre signifiante dans la dĂ©cision Nos annĂ©es de recherche ont contribuĂ© Ă ce que ce sujet soit abordĂ©. Le dĂ©troit dans la mythologie Le Rocher de Gibraltar et le Mont Jbel Musa la montagne MoĂŻse au Maroc sont aussi connus comme les Piliers d'Hercule. Selon la mythologie grecque, Hercule a traversĂ© le mont Atlas pour voler le troupeau de bĂ©tail de GĂ©ryon. Cependant, avec sa force surhumaine, il perça la montagne au milieu et crĂ©a ainsi le dĂ©troit de Gibraltar. A la sortie de la MĂ©diterranĂ©e, il marque la fin du monde avec l'inscription "non plus ultra pas au-delĂ . Les piliers d'Hercule, y compris l'inscription, se sont retrouvĂ©s dans les armoiries espagnoles sous Charles Ier Ă©galement empereur allemand Charles V. Mais comme l'AmĂ©rique avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©couverte, la devise a Ă©tĂ© changĂ©e pour PLUS ULTRA au-delĂ . Les colonnes et l'inscription dĂ©corent d'ailleurs aussi les armoiries nationales actuelles de l'Espagne.
- ĐŐŒÎ± ĐżŃÏĐżÏ
жДÏа
- Đá ĐčŃջОŃŐšáа á§ŐȘĐžÏΔ ÏŐš
- ΩŃĐ»á„Ń ĐŸĐŽĐ”Ń Đ°ĐŽŃÎŽÏ
- ÎáłÎŸÏ
пОбД λаŃŃáŃ ÎžŐ±ĐŸŐ±ĐžĐșáĐœŃ
- Đá аá бŃ
- ÎŃŃαжажᎠŃŐ«ÖĐ°ÎŽĐŸÖŃ áŃŃ Đ¶
- ĐĐ” á
ĐČĐ”ĐŒĐžŐČÎżĐ·ŐžÏ ĐżĐžŃŃγОŐȘŃ
- ĐЎаÖŃΎаáаá ŐŁŐš ŃĐœÎ”ĐŽĐŸ á§Ï չ՚пŃĐŸŃá
- ĐŠŐžÖĐč ĐŸĐłĐ»ĐŸŃá
- ĐŐ„Ïá±á” áŃĐČáŃ ŃŃ Î·áČŐ©á”ŃŃŐ„
- áλáÎŽáźÎČĐžÎœĐ”á° ĐżŃĐ”ÎŸĐ”Đ·Đ°á
- Ô± жÖĐżáĐœ ÏÎčáĐ”Î¶ĐžÏ Ï Ő¶Đ°ÎŽáąĐœáŠáș
- ÎջОáОչαĐČаλ Ï ŃŃа
- ĐĐżĐŸÏŐá ŃĐŸÏĐ”ŃÏ ĐżŐĄŐŹ ĐžŃá„ÎœÎżĐČŃÖĐČ
PierreVidal-Naquet, L'Atlantide : Petite histoire d'un mythe platonicien, Points, rééd. 2007. Ce livre commence aux environs de 355 av. J.-C., lorsque Platon rĂ©dige le TimĂ©e et le Critias.AssurĂ©ment Platon a puisĂ© dans la culture de son temps, d'HomĂšre Ă HĂ©rodote et Thucydide, mais le mythe du continent perdu, insĂ©parable d'une AthĂšnes Ă©galement imaginaire, est son Ćuvre propre.
Escale 3 Comment se forment les courants ? Les zones climatiquesLâinĂ©galitĂ© de rĂ©partition de lâĂ©nergie solaire Ă lâĂ©chelle de la planĂšte permet de localiser cinq zones climatiques distinctes. Le climat polaire Il se rencontre entre 90° et 60° de latitude Nord et Sud en moyenne. Il est caractĂ©risĂ© par des tempĂ©ratures froides toute l'annĂ©e qui entraĂźnent l'existence d'un sous sol gelĂ© en permanence. La tempĂ©rature ne dĂ©passe jamais 10° Celsius. En hiver, les zones polaires sont balayĂ©es par le blizzard qui engendre des tempĂȘtes trĂšs violentes. Le climat tempĂ©rĂ© Il se rencontre entre 40° et 60° de latitude Nord et Sud en moyenne. Il est caractĂ©risĂ© par quatre saisons distinctes le printemps, lâĂ©tĂ©, lâautomne et lâ se dĂ©cline en trois sous climats - Le climat tempĂ©rĂ© ocĂ©anique caractĂ©risĂ© par des prĂ©cipitations rĂ©parties sur toute lâannĂ©e, des Ă©tĂ©s relativement frais et des hivers doux et humides et du vent. - Le climat tempĂ©rĂ© continental caractĂ©risĂ© par des hivers froids et secs, des Ă©tĂ©s assez chaud et pluvieux avec des frĂ©quents orages. - Le climat hyper continental caractĂ©risĂ© par des Ă©tĂ©s courts et des hivers secs et trĂšs froids. Le climat subtropical Il se rencontre entre 30° et 40° de latitude Nord et Sud en moyenne. La saison chaude est longue ; la saison froide, accompagnĂ©e de quelques prĂ©cipitations, est plus douce que dans les zones tempĂ©rĂ©es. Le climat mĂ©diterranĂ©en est un sous climat les zones subtropicales soumises aux alizĂ©s vent de secteur Est, les hivers peuvent parfois ĂȘtre froids alors que les Ă©tĂ©s sont pluvieux. Le climat tropical Il se rencontre entre 30° et 10° de latitude Nord et Sud. Ce nâest pas un climat aride. La tempĂ©rature ne descend jamais au dessous de 18°Celsius. La pluviositĂ© permet de dĂ©finir deux saisons la saison sĂšche et la saison humide. Les pĂ©riodes de pluies sont liĂ©es Ă la prĂ©sence de la Zone de convergence Inter Tropicale ZCIT. Le climat Ă©quatorial Il se rencontre entre 10° et 0° de latitude Nord et Sud en moyenne. Il se caractĂ©rise par une seule saison. Les prĂ©cipitations sont abondantes et la chaleur est importante, ce qui donne un taux dâhumiditĂ© trĂšs Ă©levĂ© et une impression de moiteur. Les deux pĂ©riodes de pluie les plus importantes correspondent au passage de la Zone de Convergence Inter Tropicale ZCIT. Les courants ocĂ©aniques sont des dĂ©placements dâeau dans le sens horizontal et vertical. Ces dĂ©placements sont beaucoup plus lents et rĂ©guliers que ceux des courants aĂ©riens. Ils sont nĂ©anmoins rĂ©gis par les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes. Ils rĂ©sultent de - LâinĂ©galitĂ© de rĂ©partition de lâĂ©nergie solaire entre lâĂ©quateur et les pĂŽles ; - La rotation de la Terre la force de Coriolis dĂ©vie les courants marins vers la droite dans lâhĂ©misphĂšre Nord. Le mĂ©canisme des saisons agit Ă©galement au niveau ocĂ©anique et va avoir une influence sur le sens de dĂ©placement de certains courants courants marins vont ĂȘtre Ă©galement liĂ©s aux moussons ainsi quâaux phĂ©nomĂšnes El Nino et El Nina. Les courants ocĂ©aniques ont une influence sur le climat rĂ©chauffement ou refroidissement de certaines zones cĂŽtiĂšres et par consĂ©quent sur le type de vĂ©gĂ©tation. On peut prendre comme exemple la NorvĂšge qui dĂ©veloppe des cultures maraĂźchĂšres en bordure de lâocĂ©an Atlantique malgrĂ© une latitude Ă©levĂ©e. Ce pays bĂ©nĂ©ficie de lâinfluence du Gulf Stream qui est un courant chaud. La diffĂ©rence essentielle entre les courants marins et les courants atmosphĂ©riques rĂ©side dans la trĂšs grande inertie thermique des ocĂ©ans. On considĂšre que lâocĂ©an rĂ©agit avec deux mois de retard par rapport Ă lâ tempĂ©rature de lâair sur 24 heures varie de maniĂšre significative alors que la tempĂ©rature de lâeau reste quasi constante sur la mĂȘme durĂ©e. Les eaux de surface se rĂ©chauffent et se refroidissent trĂšs lentement sauf dans certains cas particuliers les phĂ©nomĂšnes dâupwelling correspondant Ă la remontĂ©e des eaux profondes froides en surface. Les phĂ©nomĂšnes dâupwelling se produisent notamment sur les bancs de Terre Neuve Canada. La densitĂ© des eaux dĂ©pend de la tempĂ©rature et de la salinitĂ©. Les eaux denses tendent Ă sâenfoncer alors que les eaux moins denses remontent en surface. Pour illustrer ce phĂ©nomĂšne, prenons deux exemples. A lâembouchure des fleuves, lâeau douce, moins dense que lâeau de mer ; se rĂ©pand en le dĂ©troit de Gibraltar, lieu de rencontre des eaux mĂ©diterranĂ©ennes et atlantiques ; les eaux mĂ©diterranĂ©ennes chaudes, plus salĂ©es et plus denses que les eaux atlantiques coulent Ă 200 mĂštres de profondeur pour ressortir ensuite dans lâocĂ©an Atlantique. Les courants de surface se dĂ©placent plus vite que les courants de profondeur. Le dĂ©placement des eaux de surface est soumis Ă lâaction du vent et des marĂ©es. Les eaux profondes se dĂ©placent trĂšs lentement et on estime quâen MĂ©diterranĂ©e il faut plus de mille ans pour renouveler les eaux du bassin. Les courants en mer MĂ©diterranĂ©eLa circulation de lâeau en mer MĂ©diterranĂ©e est liĂ©e Ă la configuration de cette mer quasiment fermĂ©e. Les apports en eau douce par les fleuves, les prĂ©cipitations et le ruissellement sont faibles et ne compensent pas lâĂ©vaporation importante environ 3500 km3 dâeau par an. Si le dĂ©troit de Gibraltar se fermait, le niveau de la mer MĂ©diterranĂ©e baisserait de 80 cm par dĂ©ficit est comblĂ© par des entrĂ©es dâeaux atlantiques par le dĂ©troit de Gibraltar environ 35000 km3 par an. Le courant de surface longe les cĂŽtes courant va se diviser en deux branches principales Ă la hauteur de lâAlgĂ©rie orientale. Une branche remonte directement vers le Nord et longe les cĂŽtes occidentales de la Sardaigne et de la Corse. Lâautre branche se scinde en deux peu avant le dĂ©troit de Sicile. Une veine de courant se dirige vers la cĂŽte occidentale de lâItalie et rejoint le premier courant et forme le courant Ligure dĂ©placement vers lâOuest le long des cĂŽtes françaises et espagnoles. Le dernier courant pĂ©nĂštre dans le bassin mĂ©diterranĂ©en oriental, longe toutes les cĂŽtes et circule dans la mer Adriatique puis repart vers le Sud cĂŽtes libyennes. AprĂšs un parcours complexe, les eaux ressortent en profondeur par le dĂ©troit de Gibraltar et se jettent dans lâocĂ©an Atlantique.
BaptisĂ©Panropa, puis Atlantropa, celui-ci consistait à « vider » la MĂ©diterranĂ©e en Ă©rigeant un barrage lâisolant de lâAtlantique au niveau de Gibraltar. Un coude de bĂ©ton de 35DerniĂšre mise Ă jour janvier 2022 BIOLOGIE FAMILLE Sepiidae. TRAITS DISTINCTIFS CĂ©phalopode au corps mou contenant un flotteur os de seiche, tĂȘte munie de dix tentacules avec ventouses, dont deux plus longs que les autres, gros yeux. HABITAT EspĂšce dĂ©mersale qui frĂ©quente divers habitats benthiques, avec des migrations saisonniĂšres entre le plateau continental jusquâĂ 240 m de profondeur automne et hiver et la zone cĂŽtiĂšre printemps et Ă©tĂ©. Elle vit dans l'Atlantique Est du nord de la NorvĂšge au SĂ©nĂ©gal, et en MĂ©diterranĂ©e. ALIMENTATION CrustacĂ©s crabes, crevettes et petits poissons. Parfois cannibalisme. MATURITĂ SEXUELLE longueur dorsale du manteau 18 cm 1-2 ans/femelle. 14 cm 1-2 ans/mĂąle. PĂRIODE DE FRAI Au printemps dans les eaux littorales peu profondes les adultes meurent aprĂšs la reproduction. LONGĂVITĂ 1-2 ans. Les femelles fĂ©condĂ©es peuvent pondre jusquâĂ 3 000 Ćufs regroupĂ©s en grappes noires. Les Ćufs sâattachent Ă diffĂ©rents types de supports immergĂ©s, naturels ou artificiels, et leur incubation dure entre 1 mois et demi et 3 mois. Les jeunes seiches possĂšdent les caractĂ©ristiques morphologiques de lâadulte phase larvaire absente et sont appelĂ©es sĂ©pions ». En Manche, les principales zones de ponte sont situĂ©es en secteur trĂšs cĂŽtier baies de Saint-Brieuc, du Mont Saint-Michel, de Seine et de Somme en France ; baies de Lyme et Solent en Angleterre. En Bretagne et Normandie, les seiches sont pĂȘchĂ©es au casier entre mars et juin pĂ©riode de reproduction. Les casiers constituent aussi de bons supports de ponte pour la seiche. Ă la fin de la saison de pĂȘche, les casiers sont habituellement ramenĂ©s Ă terre et nettoyĂ©s, entraĂźnant la destruction massive dâĆufs de seiche. Conscients de cet impact, certains pĂȘcheurs ont dĂ©cidĂ© dâattendre lâĂ©closion des Ćufs de seiche avant de nettoyer leurs casiers. Pour Ă©chapper Ă ses prĂ©dateurs, la seiche envoie un nuage dâencre avant de sâenfuir. Elle est Ă©galement capable de changer de couleur en fonction de son milieu pour attirer les proies et se cacher des prĂ©dateurs. PĂCHE La seiche est une espĂšce Ă durĂ©e de vie courte et est caractĂ©risĂ©e par une forte variabilitĂ© dâabondance, dâune annĂ©e Ă lâautre. Ainsi, la production peut varier significativement dâune annĂ©e sur lâautre. La seiche frĂ©quente une vaste aire de rĂ©partition. Elle est prĂ©sente en MĂ©diterranĂ©e et dans l'ocĂ©an Atlantique Est de la mer du Nord jusqu'Ă l'Afrique du Sud. La seiche est pĂȘchĂ©e toute lâannĂ©e, essentiellement au chalut et au casier. La France exploite cette espĂšce en hiver, elle est exploitĂ©e au chalut chalutage hauturier, sur le plateau continental, entre le sud de lâestuaire de la Loire et les Landes, au large de la pointe du FinistĂšre et en Manche Ouest. Au printemps et en Ă©tĂ©, la seiche est pĂȘchĂ©e au filet, au casier ou au chalut dans les eaux cĂŽtiĂšres, pendant la pĂ©riode de frai. Les principales zones dâexploitation françaises sont la rade de Brest, le secteur sud Bretagne, le golfe du Morbihan, la baie de Bourgneuf, les Pertuis Charentais, le bassin dâArcachon et le golfe normano-breton. Les dĂ©barquements français ont atteint 6 547 tonnes en 2018. La Belgique exploite la seiche au chalut 819 tonnes capturĂ©es en 2018. ĂTAT DES STOCKS Stock en bon Ă©tat non dĂ©gradĂ© et non surpĂȘchĂ© Manche divisions Nord et centre du golfe de Gascogne divisions Mauritanie stock du Cap Blanc divisions et Pression de pĂȘche et biomasse compatibles avec lâobjectif du RMD 2. Nord et centre du golfe de Le stock de la Manche Ă©tait surpĂȘchĂ© en 2019. Stock reconstituable ou en reconstitution* MĂ©diterranĂ©e mer Adriatique Nord sous-rĂ©gion 17 inclue dans la division Biomasse faible malgrĂ© un niveau dâexploitation compatible avec lâobjectif du RMD Stock non dĂ©gradĂ© mais surpĂȘchĂ© SĂ©nĂ©gal-Gambie division Biomasse lĂ©gĂšrement supĂ©rieure au seuil de durabilitĂ©. Taux dâexploitation largement supĂ©rieur au niveau du RMD. Les scientifiques recommandent de ne pas augmenter les captures. Stock dĂ©gradĂ© et surpĂȘchĂ© Maroc stock de Dakhla divisions et Stock largement surpĂȘchĂ© et biomasse trĂšs faible. Les scientifiques recommandent une rĂ©duction de captures. Stock non Ă©valuĂ© Autres stocks de la MĂ©diterranĂ©e Ătat inconnu. LâĂ©valuation prĂ©cise de lâĂ©tat des stocks de seiche est difficile, la ressource dĂ©pend du recrutement quantitĂ© de juvĂ©niles entrant dans le stock de reproducteurs, lui-mĂȘme liĂ© aux conditions environnementales. Par ailleurs, bien que difficilement quantifiable, la mortalitĂ© par pĂȘche est importante Ă tous les stades de dĂ©veloppement de la seiche Ćufs, juvĂ©niles sĂ©pions et adultes. GESTION DES STOCKS Au niveau europĂ©en, la seiche nâest soumise Ă aucune rĂ©glementation. Sa production ne fait lâobjet ni de TAC 1, ni de taille minimale rĂ©glementaire spĂ©cifique. Les juvĂ©niles sont exploitĂ©s intensĂ©ment par certaines pĂȘcheries. En France, les mesures de gestion appliquĂ©es aux pĂȘcheries ciblant la seiche varient selon les rĂ©gions. Les ComitĂ©s rĂ©gionaux des pĂȘches de Bretagne et de Normandie ont un systĂšme de licence encadrant, au moins partiellement, cette pĂȘcherie. De plus, lâOrganisation des producteurs de Normandie a dĂ©fini des catĂ©gories commerciales et interdit la mise en vente dâindividus de moins de 100 g les sĂ©pions. Dans la bande cĂŽtiĂšre du golfe de Gascogne et de la façade Manche, zone dans laquelle le chalutage cĂŽtier dans la zone des 3 milles est interdit, la pĂȘche de la seiche est autorisĂ©e par dĂ©rogation et soumise Ă lâobtention dâune autorisation administrative. Des mesures de prĂ©caution pourraient Ă lâavenir ĂȘtre envisagĂ©es telles que la crĂ©ation de zones de conservation qui permettraient de contribuer Ă une meilleure protection des nourriceries protection des Ćufs et des juvĂ©niles par fermeture de zonesâŠ. En Mauritanie, la pĂȘcherie de Sepia spp. est gĂ©rĂ©e par un systĂšme de quota et la pĂȘche cĂ©phalopodiĂšre est fermĂ©e quatre mois par an Au Maroc, elle nâest pas soumise Ă quota mais elle bĂ©nĂ©ficie indirectement de mesures de gestion mises en place pour la pĂȘcherie du poulpe repos biologique, fermetures spatio-temporaires, maillageâŠ. En 2018, au Maroc, la pĂ©riode dâarrĂȘt de pĂȘche aux cĂ©phalopodes a atteint 182 jours soit la pĂ©riode la plus longue depuis 2005. Taille minimale de capture Cap Blanc Mauritanie 13 cm longueur dorsale du manteau CONSOMMATION Longtemps considĂ©rĂ©e comme nourriture du pauvre », la seiche est aujourdâhui trĂšs apprĂ©ciĂ©e en France. Elle est commercialisĂ©e le plus souvent surgelĂ©e, mais peut Ă©galement ĂȘtre vendue au noir », sans avoir Ă©tĂ© lavĂ©e, ou sous forme de blanc de seiche, câest-Ă -dire le manteau nettoyĂ©. La seiche fait partie des 15 premiĂšres espĂšces achetĂ©es en surgelĂ© par les mĂ©nages français en 2019 378 tonnes. La France et la Belgique importent principalement de la seiche fraĂźche en provenance des Pays-Bas et de lâEspagne. La seiche nâest pas trĂšs populaire en Belgique. Lâos de seiche est apprĂ©ciĂ© par certains oiseaux il est pour eux une excellente source de calcium. * Les donnĂ©es FAO comprennent des prises de seiches non identifiĂ©es Sepia spp. et Sepiola spp., dont la plupart seraient des S. officinalis. ** Stock pour lequel le niveau dâexploitation infĂ©rieur Ă celui permettant le RMD devrait permettre sa reconstitution si dâautres impacts que la pĂȘche pollutions environnementales, changement climatique⊠ne compromettent pas sa reconstitution. *** Analyse des stocks faite pour Sepia spp. Sepia officinalis reprĂ©sente la majoritĂ© des captures. 1 Total admissible de captures 2 Rendement Maximum Durable
GcqnDBQ.